panneaux revendicatifs

Depuis plusieurs années la production de murals de Newry a été remplacée par des panneaux.

Cette rue concentre beaucoup de murals et panneaux revendicatifs. La construction de nouveaux bâtiments ne restreint pas l'espace...

Lorsque l'on remonte vers le quartier de Creggan, les messages politiques ne manquent pas.

Ces deux rues sont chargées de l'histoire du Bloody Sunday. Les premières échauffourées avec l'armée britannique qui bloquait le parcours initial, se sont déroulées dans William Street.

C'est dans Chamberlain Street qu'a été filmé la scène où l'on voit le père Daly agiter un mouchoir blanc alors que l'on évacue Jacky Duddy (17 ans) l'une des 13 victimes des parachutistes.

Lorsque l'on prend Rossville street pour quitter le centre, le quartier est de moins en moins entretenu, sûrement parce qu'une rénovation est en cours.

Les peintures et panneaux sont plus radicaux.

Dans Rossville street, les murals parlent des évènements marquants de la ville et en premier lieu du Bloody Sunday avec ce récent jardin du souvenir.

Un dernier grand mural réalisé entre 2020 et 2022, parle d'un sujet complètement différent et habituellement absent, la nature et l'écologie. Il a été réalisé par le même organisme que celui sur les Derry Girls.

Les panneaux revendicatifs restent présents à cet endroit.

En marge du centre, ces peintures et panneaux reflètent la permanence de la menace loyaliste autant que leur état d'esprit : les références au régiment de parachutistes et le soldat F sont en relation aux suites de l'enquête sur le Bloody Sunday. Le soldat F est responsable de la mort de plusieurs des personnes tuées ce jour-là, y compris après que l'ordre de cessez-le-feu avait été donné.

Les parents des victimes ont déposé une plainte pour qu'il soit poursuivi et cette plainte a été jugée recevable. C'est ce que conteste ici les loyalistes.

Alors que l'enquête sur le Bloody Sunday avait conclu que toutes les victimes étaient innocentes et que le premier ministre, David Cameron avait publiquement demandait pardon à leur famille, ces loyalistes continuent de penser le contraire.

Dans ce quartier, ces deux murs ont depuis longtemps arboré des murals.

Si le premier est purement militariste et en l'honneur de l'UDA, le second est révélateur de l'état d'esprit des loyalistes depuis les années 90. Alors que depuis 1921 et la partition, les protestants d'Ulster dominaient la vie de la province tant du point de vue économique que du point de vue politique, 60 à 70 ans plus tard ils ont commencé à connaître le chômage avec la "perte de compétitivité" des industries nord-irlandaises puis politique avec l'avènement d'un vote majoritaire pour les nationalistes au dernière élection. D'où le texte qui accompagne ce mural qui est une citation d'Edward Carson datant de 1911 mais qui colle parfaitement au ressenti des loyalistes de nos jours.

Le quartier de Shankill est vaste et étendu et abrite beaucoup de fresques qui se sont diversifiées depuis le début des années 2000 quand leur fonction première était de marquer les territoires des groupes paramilitaires rivaux.

De l'autre côté de l'impasse, sur Springfield Road, des panneaux revendicatifs et un nouveau mural sur Noah.

La tentative de destruction par le feu du premier panneau est a priori à mettre au compte d'habitants de Springmartin (déjà cité), quartier loyaliste tout proche. La palissade visible en arrière plan est le mur d'enceinte de la base de police qui permet de surveiller tout le quartier par sa position à flanc de coline.

Une vue d'ensemble du même espace et quelques-uns des panneaux qui se sont succèdes depuis 2005. Ils sont essentiellement commémoratifs et revendicatifs :

Plus haut sur Falls Road, un rond-point donne accès à Milltown Cemetery où sont enterrés nombre de républicains dont Bobby Sands. Sur le côté de ce rond-point se tenait un fortin de la police RUC qui permettait des interventions rapides dans tous le quartier et une surveillance continue. Il a été démoli en 2005 et est devenu un lieu d'affichage, rebaptisé au nom d'une victime de la police rendue aveugle par une balle en plastique (voir le lien ci-dessous).

Ce panneau en forme de publicité pour la police d'Irlande du nord (Police Service of Northern Ireland) est en fait une dénonciation qui invite à ne pas s'enrôler. Il reprend des éléments du site officiel de recrutement (voir lien, ci-dessous).

Le commanditaire de ce panneau est un groupe qui lutte pour une république socialiste dans une Irlande unie (Voir lien ci-dessous). "Not a normal police force" est l'une de leurs campagnes politiques.

Ce panneau dénonce particulièrement l'utilisation de balles en plastique qui a tué 17 personnes. Le texte en bas du panneau dit : " 17 personnes dont 8 enfants ont été tués par des balles en plastique. L’État britannique n'utilise les balles en plastique que dans l'Irlande occupée et nulle part ailleurs."

De l'autre côté de la rue dans Islandbawn Street, un nouveau panneau installé très récemment (après mon départ) par les membres de la "United Campaign Against Plastic Bullets" (lien Facebook ci-dessous et l'article de extramural activity). Le précédent panneau avait été installé il y a plus de vingt années. Il a été complété ensuite par un panneau posé sur le même mur avec une citation tirée de la convention de l'UNICEF. Enfin, une première peinture murale datant du début des années 80.

La dernière partie de la fresque montre quatre représentations de la souffrance de l’Irlande infligée par la Grande Bretagne.

On remarque la référence à la religion catholique dans les deux images de la partie de droite. L’Irlande crucifiée sur l’Union Jack et l’Irlande portant la croix.

La troisième partie de cette fresque représente ce que les républicains appelaient « The conveyor belt of justice », le tapis roulant de la justice.

La première station, c’est Castlereagh, centre d’interrogatoire situé à la périphérie de Belfast où de nombreuses personnes ont été interrogées en profondeur pour ne pas dire torturées afin de leur tirer des aveux.

La deuxième station, c’est Crumlin Road, la prison où les suspects étaient mis en détention préventive.

La troisième station, Diplock courts, représente le tribunal d’exception (sans jury) recommandé par Lord Diplock en 1972.

Enfin la dernière station représente la prison du Maze à Long Kesh appelée H Blocks par les républicains à cause de la forme en H des bâtiments.

 Toutes ces institutions ont été progressivement abandonnées à partir de l’accord du Vendredi Saint en 1998.

Une représentation stylisée de la domination britannique sur l’Irlande du nord.

Les 4 photos qui suivent représentent une seule et même peinture murale. Les cinq exigences liées au statut de prisonnier politique :

1 Le droit de porter ses propres habits,

2 le droit de refuser le travail carcéral,

3 le droit d’association entre prisonniers politiques,

4 une lettre, un colis, une visite par semaine,

5 la restauration des remises de peine perdues pendant la lutte.

De nouveau une représentation du Blanket Man (homme couverture) dans le H de H Blocks et un exhortation à lutter contre Thatcher

La grande majorité des fresques se trouvaient dans les rues perpendiculaires à Falls Road et dans les grands quartiers nationalistes de l'ouest de Belfast.

Aux quatre coins, les quatre premiers grévistes de la faim. H pour H Blocks (la prison des hommes) et A pour Armagh Gaol (la prison des femmes).

Ce mural très simple, a l'avantage d'être explicite. Les loyalistes estiment n'avoir obtenu pas grand chose des accords du vendredi saint contrairement aux nationalistes... En toute subjectivité, bien sûr.

Berwick road continue d'arborer un mélange de messages revendicatifs et sociaux. En 2018, il n'y avait pas de nouveaux panneaux religieux...

Dans les environs proches de Beechmount Avenue, plusieurs rues faisant angle avec Falls road arborent des murals plutôt culturels ou sociaux.

La dernière fresque de l'International Wall tel qu'il existait en mai 2018 est celle évoquée dans l'article précédent et peinte par un groupe républicain militant pour la libération des prisonniers politiques.

L'international Wall change régulièrement de visage en fonction de l'actualité internationale mais aussi des revendications et luttes républicaines locales.

La première peinture de l'international wall à la physionomie changeante au cours des années, reste consacrée au premier gréviste de l'uniforme : Kieran Nugent. Depuis plusieurs années, Brendan Hughes apparaît également. Que cette dernier murals ait été peint sur un panneau bois et une nouveauté.