fresques historiques unioniste-loyalistes

Les quartiers satellites de Ballymena affichent leurs allégeance.

Les murals sont des marqueurs culturels, sociaux, politiques, communautaires, etc. D'un quartier à l'autre d'Antrim, les préoccupations ne sont pas les mêmes.

Il n'y a pas frontière physique entre la communauté de Belfast et sa banlieue. Au nord, les quartiers construits pour faire face à l'expansion de la population, sont à majorité protestants et pour certains loyaux à la couronne d'Angleterre. Ici, l'hommage à la reine a remplacé une fresque militariste. Un peu plus loin le mur repeint en blanc et réservé à l'UVF que le groupe paramilitaire est toujours présent dans le quartier.

Sur la dernière photo, une fresque peinte sur un commerce à quelques centaines de mètres.

Lorsque l'on sort de Belfast par le nord, tous les quartiers sont à majorité protestante. Cela ne signifie pas qu'il y a des murals partout, d'autant que certains quartiers sont résidentiels et les habitants sont propriétaires. Mais tout endroit est bon pour célébrer la reine et les troupes britanniques.

Rathcoole est par contre un quartier dont les logements sont en grand majorité publics, ce qui facilite l'érection de panneaux et de la réalisation de peintures murales. Dans ce quartier, avoir un mural célébrant un groupe paramilitaire en vue d'un jardin d'enfants ou une bannière vantant le Flute Band local au nom ambigu : KAI peut vouloir dire "Kill All Irish"..., ne pose pas de problème.

Au dessus d'Ardoyne, après le quartier Glenbryn, un large quartier autour de Ballysillan Road abritait des murals militaristes au début des années 2000. Comme dans d'autres quartiers, la mutation vers des thèmes historique et mémoriaux est à l'oeuvre.

Dans d'autres quartiers du sud de Belfast, on sait rapidement les allégeances de la majorité des habitants.

Photos prises en mai 2023 : certains des panneaux honorent le jubilé de la reine Élisabeth, d'autres son reigne, après son décès.

Retour à l'entrée de Newtownards Road en 2024 avec cet immeuble neuf paré de deux fresques monumentales qui tranchent avec ce que l'on voit habituellement dans le quartier.

Dans les quartiers résidentiels plus éloignés du centre, les thèmes sont plus culturels mais avec encore un attachement aux faits de défense de la couronne pendant la 1ère guerre mondiale.

Un peu plus loin dans cette artère principale de l'est-Belfast, une affiche annonçant une pièce sur David Ervine, co-fondateur du groupe paramilitaire UVF et du parti Progressive Unioniste Party et l'un des premiers interlocuteurs loyalistes du camp républicain. Son fils Mark est muraliste. L'acteur étant malade au moment où j'y étais, je n'ai pas pu y assister.

De l'autre côté de la rue, message contradictoire entre les hommes en arme pour protéger l'identité protestante et au fond deux murals déjà anciens qui prônent la paix.

Cette longue fresque dénommée Freedom Corner, a été repeinte en 2023.

Cette série de murals a été entièrement repeinte et modifiée en 2023.

Les précédentes versions dataient de 2007 et 2016.

Lower Newtownards reste un vaste quartier où les paramilitaires loyalistes sont encore très présents.

Dernières vues de Newtownards. Même s'il n'y a pas beaucoup d'originalité dans tous ces panneaux et murals, ils donnent une bonne idée de l'atmosphère dans laquelle vivent les habitants de ces quartiers.

Contrairement, aux exemples précédents, les loyalistes peuvent également rendre des hommages sans amalgames même si les références restent soujacentes.

A Portadown, le premier mural présenté est attentivement entretenu comme l'était la version précédente.

On remarquera sur les photos suivantes que les loyalistes n'ont pas la volonté de distancier les parcs d'enfants de leur propension à la commémoration. Phénomène déjà observé dans le sud de Belfast.

Un nouveau site intégralement consacré à la première guerre mondiale.

De l'autre côté de la rivière Foyle, les peintures murales sont sans équivoques. A noter, que les panneaux de prévention contre l'usage des drogues remplacent des murals paramilitaires. Ces derniers n'hésitaient pas à "punir" les contrevenants à l'époque où ils tenaient les quartiers.

Ballymena, ville natale de Ian Paisley et de Liam Neeson, a son lot de panneaux divers et variés.

Contrairement aux côtes est et nord de l'Irlande du Nord, le centre-est est à majorité unioniste-loyaliste. Et il le montre !

Lorsque l'on entre dans les quartiers périphériques, on constate également le changement avec de moins en moins de murals paramiltaires ou agressifs.

A Glynn, petit village entre Carrickfergus et Larne, on célèbre les héros de de la 1ère guerre mondiale et ceux de la guerre contre le COVID.

Dans ce quartier co-existent tous les types de thèmes : culturels, historiques mais aussi militaristes.

Suite et fin.

D'autres murals de Donegall Pass.

Cette rue et ce quartier font partie des lieux où les expressions communautaires sont encore très vives. Lors des célébrations du Jubilé, l'année dernière, la rue était barrée par des chaises...

Les panneaux étant plus faciles à réaliser, est-ce que la 36ème division d'Ulster ne sera jamais plus célébrée qu'avec cette méthode ?