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Les autres murals de ce mur datent de l'année 2015. Ils font majoritairement référence à l'invasion du territoire de Gaza en juillet 2014 qui a fait plus de 2 000 morts. Le mur du fond n'avait pas encore été abattu et remplacé par un grillage.

Le mouvement républicain a toujours été solidaire du mouvement palestinien.

Springhill est un quartier fermé où beaucoup de rues se terminent en impasse. Cet architecture anti-insurrectionnelle était complétée dans les années des "Troubles" par des chicanes formées de blocs de bétons qui obligeaient les voitures à passer au pas.

Au bout, d'une de ces impasses, un lieu propice aux fresques depuis plusieurs années.

Derrière cette impasse, Springfield Road, une des grande avenue de Belfast West et surtout une base fortifiée de la police en bordure du quartier unioniste/loyaliste de Springmartin.

Adjacent au quartier de Ballymurphy, celui de Springhill qui a installé des panneaux célébrant la vie du quartier. A quelques mètres, l'IRA rappelle être toujours présente.

Dans les années 80, on y trouvait des murals qui présageaient de l'ampleur du phénomène. Une de leurs fonctions d'origine était de contrer la censure.

Même si les vieux murals en l'honneur des combattants ne sont plus rafraichis dans ce quartier, le lien avec les groupes paramilitaires subsiste.

Un nouveau panneau consacré aux membres de l'Irish National Liberation Army, groupe dissident de l'IRA mais néanmoins actif pendant les "Troubles".

Un autre témoignage d'encouragements aux personnels de santé avec une inscription sur une ancienne peinture murale.

NHS, (National Health Service : Services nationaux de santé), protégez-vous !

Restez chez vous, protégez les professionnels de santé, Sauvez des vies !

Ballymurphy a un passé républicain qui perdure. Beaucoup des peintures murales peintes au début des années 2000 sont toujours présentes bien que dégradées par les intempéries. Voir lien ci-dessous.

Il existe aussi quelques fresques ne faisant pas référence au mouvement républicain. La première dépeint l'avant et l'après pandémie avec à gauche les enfants et les parent s qui peuvent enfin profiter de leur rue et à droite les professions essentielles en première ligne. L'inscription se traduit par "Bienvenue dans l'allée des amandes."

L'autre est un simple panneau : "L'allée des amandes soutient les travailleurs essentiels. Victoire aux personnels de santé."

On va retrouver ce genre de témoignage dans de nombreux quartiers d'Irlande du Nord et ce sera le seul en commun aux deux communautés.

Récemment un panneau pédagogique sur Bobby Sands a été installé dans le quartier. Il côtoie d'anciennes peintures murales toujours présentes.

Bobby Sands purgeait une peine de 14 ans pour possession d'arme lorsque qu'il entama sa grève de la faim le 1er mars 1981.

Pendant sa période de prison et pendant sa grève de la faim, il a écrit un recueil de poème et notamment la chanson "Back Home in Derry", une chanson qui évoque la déportation des condamnés irlandais vers l'Australie et la Tasmanie dont vous trouverez les paroles ci-dessous.

Une BD est sortie récemment sur Bobby Sands (lien ci-dessous).

Twinbrook est le quartier où habitait Bobby Sands. "Notre revanche sera le rire de nos enfants". Occasion de tacler l'émission "Affaires Sensibles" consacrée aux grèves de la faim et Fabrice Drouelle qui entre autres erreurs factuelles avait commis un contre-sens indigne en traduisant cette citation par "Notre revanche sera nos enfants". Revenge se traduit également par vengeance.

Autres images du quartier de Lenadoon qui abrite plusieurs murals dont certains y perdurent depuis les années 1990.

Cette inscription m'avait échappée lors de mes précédents passage dans ce quartier : " Les habitants de Lenadoon soutiennent Joe McDonnel et ses braves camarades en grève de la faim". Elle date vraisemblablement de 1981.

A l'ouest du précédent quartier d'Andersonstown, Lenadoon dont Joe McDonnell était l'un des habitants.

McDonnell a été le 5ème gréviste de la faim, mort le 8 juillet 1981 après 61 jours de jeun.

Roger Casement est une figure du républicanisme, pendu dans une prison anglaise le 3 août 1916 pour trahison vis-à-vis de la couronne d'Angleterre.

Auparavant, il avait été consul de la Grande Bretagne au Congo puis au Brésil. En 1903, il avait remis un rapport au Foreign Office dans lequel il dénonçait les traitements infligés aux "sujets" britanniques mais aussi à la population africaine par les agents du roi des belges.

Son histoire est relatée dans l'ouvrage de Mario Vargas Llosa : "Le Rêve du Celte".

La peinture murale se trouve à l'entrée de Casement Park, haut lieu des sports gaéliques.

Dans ce "social club" républicain, l'entrée et la terrasse ont été agrémentées de peintures murales. Pour entrer dans un club républicain, il faut en être membre. On peut exceptionnellement être invité en signant un registre à l'entrée.

Le mural de l'entrée dépeint James Connolly sur son brancard dans la grande poste de Dublin lors du soulèvement de Pâques 1916. Il sera exécuté dans un fauteuil, la gangrène l'empêchait de tenir debout.

Sur la terrasse, ce sont les héros celtes qui sont célébrés.

Un peu plus loin sur Falls Road et près du fameux club républicain The Felons Club, ce mural rappelle les liens entres palestiniens et républicains irlandais.

L'actualité oblige à se transporter à quelques centaines de mètres de Falls Road. Le jubilé de la reine Elisabeth II a été l'occasion de renouveler et de créer nombre de murals/panneaux en son hommage. Il sera intéressant de voir si l'engouement pour le nouveau roi, Charles III, sera aussi étendu dans les quartiers loyalistes.

Une vue d'ensemble du même espace et quelques-uns des panneaux qui se sont succèdes depuis 2005. Ils sont essentiellement commémoratifs et revendicatifs :

Plus haut sur Falls Road, un rond-point donne accès à Milltown Cemetery où sont enterrés nombre de républicains dont Bobby Sands. Sur le côté de ce rond-point se tenait un fortin de la police RUC qui permettait des interventions rapides dans tous le quartier et une surveillance continue. Il a été démoli en 2005 et est devenu un lieu d'affichage, rebaptisé au nom d'une victime de la police rendue aveugle par une balle en plastique (voir le lien ci-dessous).

Juste au dessus de Clondara Street, Hugo Street.

Pearse Jordan était un membre de l'IRA qui a été tué par balles par la police RUC en novembre 1992 alors qu'il n'était pas armé. Sa mort fait partie des cas les plus controversés et allant dans le sens de la thèse de la politique de "Shoot to kill"- Tirer dans le but de tuer- des années 80 et 90.

Saoradh est un groupe de pression à l’extrême gauche du mouvement républicain, formé en 2016 et proche de la Nouvelle IRA, New IRA.

Un peu plus haut sur Falls Road, de nouveau des murals en l'honneur de James Connoly, à quelques mètres de la maison qu'il a habitée avec sa famille.

"Le gouvernement britannique n'a aucun droit en Irlande, n'en a jamais eu et ne pourra jamais en avoir."

Nora Connoly, sa fille décédée en 1981, a participé au soulèvement de 1916. Elle a eu une vie de militante républicaine et syndicale.

Ce mur est affiché comme étant géré par le mouvement républicain officiel. Ce mouvement est né d'une scission au sein de l'IRA en 1969 puis du Sinn Féin en 1970. Il a abandonné les revendications nationalistes pour adopter une réflexion marxiste-léniniste.

La dernière des rues parallèles dont le nom commence par "Rock" n'a pas de nouvelle fresque depuis le début des années 80.

Bien que les fresques militaristes ont été assez rares du côté républicain comparé aux loyalistes, ce mural relate l'attaque de Warrenpoint, le 27 août 1979 durant laquelle 18 parachutistes britanniques furent tués par l'IRA (la plus lourde perte de l'armée britannique depuis la seconde guerre mondiale).

Le même jour l'IRA faisait sauter le bateau de Lord Mounbatten à Mullaghmore dans le comté de Sligo à l'ouest de la République d'Irlande. Il faisait partie de la famille royale d'Angleterre et avait été le dernier vice-roi des Indes. Sa mort éclipsa l'embuscade de Warrenpoint.

La 3ème des rues parallèles à Falls Road et dont le nom commencent par "Rock" arborent une fresque qui fait la publicité du "Credit Union" local. Les "Credit union" sont des organismes de prêts bancaires à but non lucratif.

Près de la précédente rue, Rockmore Road avec une remontée dans le temps et une constante, les prisonniers républicains et les dix grévistes de la faim. Successivement 2022, 2018, 2004, 1984. Ce dernier mural date vraisemblablement de 1981.

La dernière peinture murale du précédent article était précédée en 2004 d'un mural sur les femmes (républicaines) en lutte. Il s'agissait d'un panneau de bois peint qui a été remplacé ensuite par un panneau conçu avec les moyens modernes d'impression sur des matériaux synthétiques.

L'emplacement occupé par la fresque sur Connoly avertissait de la surveillance constante des habitants du quartier, avertissement dirigé vers les délinquants potentiels.