Lorsque l'on sort de Belfast par le nord, tous les quartiers sont à majorité protestante. Cela ne signifie pas qu'il y a des murals partout, d'autant que certains quartiers sont résidentiels et les habitants sont propriétaires. Mais tout endroit est bon pour célébrer la reine et les troupes britanniques.

Rathcoole est par contre un quartier dont les logements sont en grand majorité publics, ce qui facilite l'érection de panneaux et de la réalisation de peintures murales. Dans ce quartier, avoir un mural célébrant un groupe paramilitaire en vue d'un jardin d'enfants ou une bannière vantant le Flute Band local au nom ambigu : KAI peut vouloir dire "Kill All Irish"..., ne pose pas de problème.

Plus bas, les quartiers sont plus populaires et on y célèbre les "héros" protestants nord-irlandais.

Dans ce quartier bourgeois du nord de Belfast, tout près du réservoir, les préoccupations ne sont pas les mêmes. Ces deux fresques sont peintes sur les pignons de commerces.

Au dessus d'Ardoyne, après le quartier Glenbryn, un large quartier autour de Ballysillan Road abritait des murals militaristes au début des années 2000. Comme dans d'autres quartiers, la mutation vers des thèmes historique et mémoriaux est à l'oeuvre.

Ardoyne est une enclave coincée entre West et North Belfast. Quelques centaines de mètres vers l'ouest, se trouve le quartier de Woodvale où les peintures murales commémorent des membres des milices loyalistes.

Ardoyne est un quartier dont les habitants ont beaucoup souffert depuis le début du conflit. Même si la nature des murals commence à changer, le côté militant est toujours présent.

Le documentaire précédemment cité et que je recommande, a été tourné un peu avant la réalisation de ces nouvelles fresques aux sujets et motifs apaisants au regard de ce qui a précédé.

Ce quartier du nord de Belfast est l'objet d'un documentaire sélectionné au festival de Dinard du 2 au 6 octobre 2024 : The Flats https://www.unifrance.org/film/55078/the-flats

Le quartier reste marqué par une série de meurtre perpétrés par les forces armées britanniques en 1973 pour lesquels les familles demandent une enquète.

Le quartier du Village reste un foyer de fervents loyalistes. Même si la reconstruction des maisons entrainent une disparition d'anciens murals, les emplacements ne manquent pas.